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Comment Thales compte réduire les émissions de CO2 des avions

30 novembre 2019 Article
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Thales lance un système de gestion de vol, dénommé Pureflyt, censé améliorer la sécurité aérienne et l’efficacité des vols. Une initiative qui s’inscrit dans la digitalisation croissante des avions.
 
Donner aux pilotes d’avions la meilleure information au bon moment. C’est l’ambition de Thales à travers le lancement officiel, effectué lundi 25 novembre à Toulouse (Haute-Garonne), de PureFlyt : un système de gestion de vol capable de calculer en temps réel de nouvelles trajectoires optimisées, prenant en compte les aléas rencontrés en vol. Ce « cerveau » de l’avion de demain pourrait améliorer la sécurité aérienne – alors que le trafic promet de doubler d’ici 2030 – mais aussi servir de levier pour réduire la consommation de carburant des avions.

"Nous misons sur une entrée en service de PureFlyt dès 2024", précise Jean-Paul Ebanga, vice-président de l'activité avionique de vol chez Thales. Equipé d’un tel système de gestion de vol, un avion pourrait réduire sa consommation de carburant jusqu’à 4%. Et pour séduire les compagnies aériennes, le dirigeant avance un argument de poids : PureFlyt, destiné aux avions neufs et anciens, doit permettre une réduction des coûts opérationnels des compagnies aériennes située entre 100 000 et 500 000 dollars par avion et par an. Soit une économie potentielle comprise entre 10 millions et 100 millions de dollars par an sur l’ensemble d’une flotte.

L'intelligence artificielle en phase de test

Un équipement qui s’inscrit en plein dans la volonté des compagnies aériennes de réduire leurs émissions de CO2, poussées à la fois par des raisons économiques et des enjeux sociétaux de plus en plus prégnants. Alors que la filière aéronautique s’est engagée à l’échelle mondiale à réduire ses émissions de CO2 par deux d’ici 2050 par rapport à 2005. Un objectif qui sera tenu par la mise en œuvre d’une panoplie de solutions et l’optimisation du trafic aérien pourrait jouer à hauteur de 5 à 10%, selon Jean-Brice Dumont (X 1991-S 1996) le directeur de l’ingénierie chez Airbus.

L’innovation apportée par PureFlyt réside dans la prise en compte en temps réel de nouvelles informations durant le vol, ce dont ne sont pas capables les systèmes existants. Au niveau de son site toulousain, où travaille un millier de personnes, Thales a mis en œuvre des outils d’intelligence artificielle en phase de tests pour simuler quelque 2 milliards de cas, correspondant à près de 100 millions d’heures de vol. Une manière d’accumuler de l’expérience pour maximiser l’efficacité de ce nouveau système de gestion de vol.
Une connectivité croissante des avions

L’enjeu côté Thales est de parvenir à commercialiser cette nouvelle génération de système de gestion de vol alors que le groupe possède 40 ans d’expérience en la matière. Aujourd’hui, l’industriel assure tenir la première place en Europe sur ce segment et équiper quelque 6 000 appareils, à comparer avec une flotte mondiale d’avions de plus de 100 places, estimée à 22 680 avions début 2019 par Airbus. Thales emploie une équipe de 400 personnes sur le sujet, experts et ingénieurs, qui cherchent à en découdre avec son principal concurrent sur ce marché, la société américaine Honeywell.

A l’heure de la digitalisation du secteur aéronautique, Thales ne doute pas du potentiel de sa solution, qui s’appuie sur la connectivité croissante des avions et sur la montée en puissance du trajectoire 4D (prenant en compte la notion de temps cible) et le projet de ciel unique européen Sesar. Car PureFlyt nécessite une plus grande ouverture numérique des avions vers l’extérieur, aussi bien depuis le sol, l’espace – via les constellations de satellites type Inmarsat et Irridium – voire, à plus long terme, avec les autres avions en vol. C’est la démultiplication des sources d’informations qui donnera tout son sens aux nouveaux systèmes de gestion de vol. Thales insiste par ailleurs sur la robustesse de sa solution en matière de cybersécurité, problématique majeure dans le secteur.

Photo: Le système de gestion de vol sera capable de calculer en temps réel de nouvelles trajectoires optimisées. © thales

Usine Nouvelle de Olivier James  du 27/11/2019




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