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L’ISAE-SUPAERO recherche des volontaires pour vivre une expérience de simulation lunaire

23 novembre 2019 Article
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Une expérience unique! Dans le cadre de sa collaboration avec l’IBMP (Institut des Problèmes Bio-Médicaux de Moscou) et le CNES, l’ISAE-SUPAERO organise la pré-sélection de volontaires français pour participer aux futures campagnes de simulation analogue SIRIUS-20/21.

Les missions SIRIUS (Scientific International Research In a Unique earth Station) sont des programmes de recherche conjoints entre l’IBMP et la NASA qui visent à préparer les individus à de longs vols spatiaux, et à l’orbite lunaire.

Chaque mission est menée par un équipage de six participants, isolés et confinés dans un habitat, analogue d’un vaisseau spatial (le NEK, situé à Moscou en Russie) pour une durée de 8 à 12 mois.

Pendant la mission, les participants effectueront une série d’expériences scientifiques qui feront avancer les connaissances en termes de neuro ergonomie (analyse des aspects psychologiques et physiologiques de l'astronaute lors de la réalisation d'une tâche en confinement), mais aussi des expériences biologiques (sur les plantes), techniques (robot, rover…), médicales, physiologiques ou encore artistiques.

Dans le cadre de la campagne SIRIUS-20/21, un candidat principal et son suppléant seront présélectionnés par l’ISAE-SUPAERO pour une mission d’une durée de 240 jours.

Le candidat principal effectuera la campagne en 2020, en cas de désistement il sera remplacé par le suppléant.

Si ce dernier n’est pas appelé pour 2020, il sera le candidat principal de la campagne SIRIUS-21/22 de 360 jours.

Les dossiers des candidats présélectionnés seront ensuite soumis à validation par l’IBMP et ses partenaires.

Une période d'entraînement et de mesures est prévue avant le début de la simulation. Elle se déroulera à l’IBMP à Moscou et commencera 3 mois avant le début de la campagne. Des mesures post-simulations sont également planifiées sur une période de 1 mois après la fin de la campagne.

L’ISAE-SUPAERO, reconnue à l’international pour ses projets de recherche

Les chercheurs du groupe de recherche neuro ergonomie et facteurs humains et de la Chaire SaCLaB de l’ISAE-SUPAERO ont développé un protocole appelé TELEOP qui permet d’analyser l’impact du confinement sur les activités de télé opération, telles que le pilotage d’un rover sur la surface de la Lune. La chaire SACLAB est une chaire via une convention de mécénat de la Fondation ISAE-SUPAERO.*

A travers la conduite d’un petit rover virtuel ou téléopéré, TELEOP permet à l’individu de se mettre dans la peau d’un pilote de rover lunaire ou martien depuis une station en orbite. Les performances et les données cognitives sont récoltées avec des questionnaires, des électrocardiogrammes et un suivi de l’attention oculaire.

L’expérience souhaite montrer que sous l’effet du confinement et de l’isolement, la motivation et la performance de l’équipage sont intriquées.

Le protocole a déjà été testé avec succès au travers de deux simulations de vie martienne menées notamment par des étudiants de l’ISAE-SUPAERO dans l’Utah (Etats Unis) en 2018 et 2019 et dans le cadre de SIRIUS-9, une campagne de simulation d’une mission lunaire de 4 mois en Russie qui a eu lieu en 2019.

C’est cette dernière campagne qui a motivé l’IBMP et le CNES à confier à l’ISAE-SUPAERO la pré-sélection des candidats pour les prochaines missions SIRIUS.

Pour aller plus loin, l’expérience TELEOP pourrait être embarquée dans le segment russe de la Station Spatiale Internationale (ISS) en 2020.

Vous avez entre 28 et 55 ans, êtes en bonne santé, parlez français et russe, possédez un diplôme d’enseignement supérieur dans le domaine aérospatial, n’êtes pas claustrophobe et rêvez de participer à l’exploration spatiale ?

Envoyez votre candidature pour la campagne SIRIUS-20/21 au format électronique avant le 9 décembre 2019 en remplissant le fichier de candidature disponible sur ce site et lui joignant un CV et une lettre de motivation.

AEROCONTACT du 21/11/2019
 
Sur leur CV, les candidats devront afficher au minimum un bac +4 dans le domaine aérospatial, un âge oscillant entre 28 et 55 ans, une taille inférieure à 1,80 m et des connaissances médicales sont un gros plus. Des critères qui peuvent limiter le nombre de candidatures à déposer d’ici au 9 décembre.

« C’est un engagement. Pendant un an, il faut être loin de ses amis, de son quotidien. L’aspect psychologique est important. On simule par exemple les fenêtres de communication comme pour une mission qui va vers Mars », explique Stéphanie Lizy-Destrez (S 1995- D 2015I) enseignante-chercheuse en conception des systèmes spatiaux à l’ISAE qui a pour l’heure un peu moins d’une dizaine de postulants, parmi lesquels un tiers de femmes.

Pour mettre toutes les chances de son côté et se distinguer lorsque l’on réunit l’ensemble de ces critères très sélectifs, il y a aussi quelques petits trucs à connaître. Entre juin 2010 et novembre 2011, le Français Roman Charles (S 2009) a participé à une expérience similaire baptisée Mars 500 qui visait à simuler sur le plancher des vaches le voyage aller et retour d’un équipage vers Mars.

« Etre créatif »

Après coup, ses recruteurs lui ont dit que l’optimisme était un point clé. Avoir un type qui tire la gueule toute la journée, c’est plus compliqué à gérer dans quelques mètres carrés. « Ils m’ont aussi dit quelque chose qui m’a surpris : qu’il fallait être créatif. Dans une journée, on passe 8h à mener des expériences, 8h à dormir et nous avons 8h de temps libre. Il faut donc être créatif pour les occuper. Pour Mars 500, nous avions tous des activités personnelles, moi je voulais améliorer mon russe, je faisais aussi de la guitare et puis j’ai passé du temps à écrire aussi », explique celui qui travaille aujourd’hui à l’Agence spatiale européenne.

Fort de son expérience pour avoir vécu comme eux l’isolement durant plusieurs mois, il assiste aujourd’hui les astronautes et leur famille dans le quotidien. Il participera aussi à la sélection de ses successeurs au sein de Sirius-20/21 en janvier prochain, après leur passage devant les médecins et psychologues de la clinique spatiale, le Medes.

Comme lui, ils devront simuler des opérations, comme celle de manœuvrer un rover à distance. Et dans chacune d’elles, ils seront scrutés de près dans le cadre du protocole TELEOP mis au point par l’ISAE. « Notre objectif est d’être en capacité de mesurer l’impact du confinement sur le comportement de l’équipage lors des télé opérations. On n’est pas dans le même état d’esprit si on est confiné deux semaines ou quatre mois. On voit qu’il y a des différences de précision ou de vitesse d’exécution des tâches selon l’état émotionnel », explique Stéphanie Lizy-Destrez.

Un protocole déjà testé en 2019 sur une première expérience SIRIUS de confinement de quatre mois en Russie et qui a convaincu l’IMBP et la Nasa de confier la campane de présélection à l’ISAE.

Extraits de l’article de 20 minutes du Béatrice Colin- Publié le 21/11/19

* Additif de l'Amicale




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