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Si le manager était un sportif,
ce serait plutôt un balayeur... au curling !", s’amuse Maurice Thévenet, Professeur à Essec business school.
L’Usine Nouvelle - Parmi vos 100 mots du management, vous avez retenu marmite. Quel est le lien entre le management et une marmite ?
Maurice Thévenet - J’ai voulu faire une référence à Astérix, Obélix et à la potion magique. Dans les discours managériaux que j’entends, je perçois souvent cette idée reçue selon laquelle certains sont doués pour le mangement et d’autres non. Il y a ceux qui sont tombés dans la marmite et les autres. Ce genre de discours est très pratique, c’est un bon alibi pour ne rien faire car cela ne servirait rien.
Or, s’il existe des gens très doués d’un côté et d’autres très mauvais, je crois que la grande majorité se situe entre les deux et peut donc s’améliorer en apprenant et en travaillant. Tout le monde n’arrivera pas au même niveau, et ne progressera pas à la même vitesse, mais tout le monde peut aller plus loin. C’est comme au tennis !
Que vient faire le curling dans le management ?
L’éditeur a choisi une photo de ce sport pour illustrer la couverture du livre. J’ai voulu évoquer deux choses. Dans ce sport, il y a quelqu’un qui joue un rôle essentiel : c’est le balayeur, celui qui frotte la surface de la glace pour influencer la vitesse et la trajectoire de la pierre. Il n’agit pas directement, mais son action influence suffisamment pour que la pierre arrive au but.
Cela devrait être pareil avec les managers : ils n’agissent pas sur les personnes, mais doivent créer une situation pour que les personnes atteignent le but qui a été défini.Si le manager était un sportif, ce serait plutôt un balayeur au curling ! De la même façon qu’un chef d’orchestre est le seul qui ne produit aucun son.
Justement, autre mot que vous avez retenu : les divas. Qui sont-elles ?
La question qui se pose pour les managers est la suivante : où se fait l’apprentissage du collectif imposé avant l’entreprise ?Il y a un enjeu managérial car il va falloir réussir à gérer des individualités pour lesquelles le collectif ne va pas de soi. Les divas n’ont pas le sens de l’interdépendance, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas conscience qu’on ne peut faire son travail que si d’autres ont fait le leur.
Ne faudrait-il pas ajouter un mot aux 100 mots du management : adulte. Manager c’est être adulte non ?
Je n'ose pas toujours le dire, mais j’aime beaucoup, oui. Dans bien des problèmes qui se posent dans les entreprises, ce qui me frappe, c’est la très grande difficulté qu’ont les gens à prendre de la distance, à considérer que les relations managériales sont des relations comme les autres.
USINE NOUVELLE Par Christophe Bys - Publié le 23 mai 2014,

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